jeudi 8 mars 2012

Guerre Israël-Iran : quels effets ?


« Les dirigeants du régime sioniste savent mieux que quiconque quelles sont les conséquences dangereuses d'une opération militaire contre nous ou d'une évocation de cette idée ». Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des affaires du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, Hussein Amir Abdallahin, a rajouté que les propos de Benjamin Netanyahou à l’AIPAC « ressemblent plus à des cris de détresse qu'à une action concrète », « Israël a très peur du printemps arabe ».

Partir en guerre n’est jamais, pour les démocraties, une partie de plaisir, mais pour celles n’ayant pas démissionné face à l’adversité, ne rien faire contre des menaces explicites, tangibles ne fait qu’encourager l’ennemi dans sa folie.

Certaines se prévaudront, pour justifier leurs décisions, des effets positifs à venir des sanctions si l’on leur en laisse suffisamment le temps. D’autres, comme l’affirme le ministre des Affaires étrangères Français Alain Juppé, ne nourrissent aucun espoir sur l’aboutissement du nouveau round de négociations qui doivent se tenir prochainement entre les grandes puissances et l’Iran mais attirent l’attention d’Israël sur les conséquences que pourrait entraîner une attaque militaire israélienne !

A n’en pas douter, une attaque de l’état hébreu sur les installations nucléaires iraniennes aura des effets.

Quels seront-ils ?

A y réfléchir, l’armée de l’air iranienne n’est guère équiper pour survoler l’Irak, la Jordanie, combattre l’armée de l’air israélienne, reconnue comme l’une des meilleures au monde, puis faire demi-tour pour regagner ses bases et se ravitailler. La Syrie prêtera t-elle les siennes et son concours ? A voir !

L’armée de terre aura-t-elle les permissions requises pour traverser les territoires irakiens, puis guerroyer face à « l’entité sioniste » sur le front jordanien, syrien voire les deux ? Seuls ceux adeptes de la science fiction répondront par l’affirmative. A peine les frontières internationales traversées l’état juif prendra les devants pour réduire à très peu de choses ces intentions belliqueuses.

La marine devra quant à elle contourner l’Arabie Saoudite, traverser le Canal de Suez pour se positionner face au territoire israélien. De quoi laisser le temps aux avions israéliens de les couler soit dans la mer rouge ou la mer d’Oman, à une ou deux heures de vol environ de leurs bases.

Seule la solution des missiles peut être envisagée sérieusement. Le hic est qu’ils rencontreront les anti-missiles israéliens sur leur route. Par ailleurs, cela serait faire injure à l’intellect israélien de ne pas imaginer qu’un bombardement de la plupart des bases de lancement sera également envisagé au moment propice !

Le combat direct est donc peu envisageable pour des raisons pratiques. Il ne restera aux iraniens, alors, que le plaisir d’envenimer la situation internationale.

Ainsi, les bases US et alliées proches de leur territoire seront directement menacées militairement. Le détroit d’Ormuz où transit près de 35 %  de la consommation mondiale du pétrole sera lui aussi un objectif iranien tout comme les puits des pays voisins. Le terrorisme international fera partie de sa panoplie.

En fait, des moyens militaires déclarant simplement la guerre au monde entier, ou presque, conduisant immanquablement au suicide du régime en place. Est-il aussi fou ? Plus que douteux !

La solution la plus intelligente à ses yeux sera de combattre par l’intermédiaire du Hamas et du Hezbollah. Deux groupes terroristes qui savent que cela sonnera le glas de leurs activités antisémites. En conséquence, tout soutien de leur part a déjà été écarté publiquement. Quand bien même, leurs participations seraient loin d’être une réelle menace existentielle et leurs éradications totales pas hors de portée israélienne.

Par le biais de la Syrie ? Difficile à croire car le boucher de Damas n’est pas plus suicidaire que ses alliés de Téhéran. D’où son probable refus de louer ses aéroports, de peur de les voir réduits à peu de chose, ni de participer à un front commun contre l’ennemi haï.

Restera alors la question des peuples syrien, jordanien et égyptien. Seuls à même d’inquiéter directement Israël mais non pas, là encore, à le mettre en danger. C’est la seule inconnue à ce jour !

S’il n’est pas ici de dire que les conséquences dues à un assaut israélien seront nulles, ou quasiment, pour lui-même, il est évident qu’elles ne seront pas catastrophiques pour le reste de la planète comme le laissent entendre tous les cassandres. Si le prix du brut s’envolera, plus par la panique des clients que par une réelle intimidation sur la production, si quelques victimes seront à dénombrer de part et d’autres, ce bilan sera ridicule face au risque de laisser les ayatollahs se nucléariser.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahou l’a très bien compris, le ministre de la défense Ehud Barak ayant estimé les pertes israéliennes à moins de cinq cent personnes. Gageons qu’il agira dès lors qu’il verra Barak Obama face à l’échec prévu des négociations à venir et du faible résultat attendu des sanctions.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Victor,

Merci pour ce moment bienvenu de reflexion profonde,loin des commentaires mortiferes de l'europe en pleine decheance morale et economique...

Trump