mercredi 18 mars 2009

La pensée unique a encore frappé

Eric Zemmour est un journaliste de talent, puisqu’invité en permanence dans différents médias pour y verser toute sa science sur tout propos. Dans le quotidien Le Figaro, il a écrit un article dont le sujet est la dénonciation du « Mythe du complot (qui) fait toujours recette » chez ceux qui cherchent « (…) des boucs émissaires afin de trouver des explications simples à ce qui leur déplaît ». Un sujet que l’on sait permanent et d’actualité chez le peuple juif en général et devenant préoccupant pour le peuple israélien.

Cependant, ne croyez pas que ce dernier, pour Eric Zemmour, ne fait pas parti de « ceux qui cherchent des boucs émissaires ». Ainsi, affirme t-il dans sa chronique, « Les gouvernements israéliens se servent volontiers de l'extermination des Juifs, pendant la Seconde Guerre mondiale, comme armure médiatique de leur politique » (sic).

J’ai eu beau chercher, réfléchir, interroger mes proches… Aucun souvenir ne vint corroborer cette assertion introduite, on ne sait pourquoi, dans un texte à priori intéressant. Sur ce, j’ai décidé de poser la question directement à l’auteur en lui réclamant des précisions quant aux occasions où son assertion s’est avérée être exacte : « Etant Israélien, et au courant de la politique de ce pays, j'ai beau cherché je ne vois pas quand un politique, un parti, un ministre a couvert les agissements de son pays par l'armure médiatique de la Shoa ? ».

Voici sa réponse : « Il faudrait un (gros) livre pour collationner toutes les références à la shoah dans la bouche des gouvernements israéliens depuis au moins Begin qui affectionnait les déclarations du genre : « nous ne laisserons pas exterminer notre peuple à nouveau ». Si je me souviens bien, à la vielle de la guerre des six jours déjà…Les Palestiniens sont dans le désir mimétique : ils imitent en tout Israël qu’ils haïssent d’admirer autant, qu’ils veulent détruire pour mieux le remplacer : naqba pour shoah, gaza-camp de concentration. Etc. Mais il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Cordialement. Eric. ».

Si sa réponse est polie et sèche, elle n’en est pas moins vide de précision quant à ma demande. Les conflits n’étant pas une denrée rare dans cette région du monde, on peut légitimement s’interroger sur ce manque de preuves confirmant ses dires et son seul rappel de Menahem Begin (z’’l) retiré de la politique en 1983 et décédé en 1992 ! Une seule citation qui, cependant, ne confirme en rien ce qu’il affirme, et qui ne suffirait pas à remplir, sur ce sujet, son « gros livre ».

En revanche, il est intéressant de s’apercevoir qu’il est, lui-même, plus prolixe lorsqu’il s’agit de rappeler la lobotomisation de la propagande ennemie qui, à chaque occasion, rattache les faits et gestes d’Israël à cette sombre période. Ainsi, la Shoa est Nakba, Gaza… un camp de concentration, Tsahal… l’armée nazie, l’étoile de David… le svastika, un combat…un génocide, etc.…

Si Eric Zemmour a écrit cette phrase, ce ne fut pas par volonté de nuire à Israël et à sa caste dirigeante, mais persuadé de la réalité de ce fait. Ce journaliste, comme tant d’autres, subissent inconsciemment ‘’l’air du temps’’ qui affirme, sans fin, la nocivité, la malignité, le vice d’Israël, quand ce n’est pas son abus d’existence.

Et sans un sursaut des intellectuels, mais aussi de la classe politique française et européenne, il est à craindre qu’Israël continuera à avoir mauvaise presse, alors qu’il n’est que le bouc émissaire de certains qui leur permet « de trouver des explications simples à ce qui leur déplaît ».

Et cela n’est pas un mythe.

jeudi 12 mars 2009

Le ''judaïsme'' de Jacques Attali

Jacques Attali a accordé une interview concernant la publication de son « Dictionnaire amoureux du Judaïsme ». A lire cet entretien, intitulé -par les soins de la rédaction du journal en ligne LeMatin- « Jacques Attali: ‘’Israël n'est pas le peuple juif’’ », on ne peut douter que l’abysse creusé par ses différentes interventions n’augmentent entre lui et la très grande majorité du peuple juif à travers la planète. Et notamment la part belle qui habite la terre ancestrale du Judaïsme.

A la question de savoir si « (…) le conflit israélo-palestinien empêche actuellement d'être amoureux du peuple juif ? » Jacques Attali répond que « C'est un conflit territorial entre deux nations. Ça n'a aucun rapport avec le judaïsme qui existe depuis 3000 ans et qui continuera à exister quoi qu'il arrive à Israël ».

S’il est vrai que le Judaïsme survivra à ce qui pourrait arriver à l’Etat d’Israël, on se demande quel est le nom du deuxième belligérant ? Si le conflit est seulement et vraiment territorial, pour quelles raisons autant de pays musulmans, éloignés du front, n’entretiennent pas de relations diplomatiques et commerciales avec l’état Hébreu depuis sa renaissance et fournissent autant de moyens à son éradication ?

Lors de la question suivante, Attali persiste et signe : « Le peuple juif a une histoire planétaire et millénaire qui n'a rien à voir avec l'Etat d'Israël ». Il est dommage que le journaliste n’ait pas pensé à lui demander par qui est constitué le peuple israélien et pour quelle raison et pour qui ce pays fut crée ?

Mais n’en demandons pas trop à un individu qui confirme, l’air agacé, au journaliste que l’intolérance actuelle n’est pas liée au conflit israélo-arabe : « L'antisémitisme précède l'existence de l'Etat d'Israël. La Shoah a eu lieu avant la création de l'Etat d'Israël ».

Que les « morts aux juifs » soient devenus, de nos jours, des slogans courants dans les manifestations ‘’pacifiques’’ françaises et européennes ; que les biens de la communauté juive soient protégés à temps complet pour éviter tout vandalisme ; et que les Juifs eux-mêmes soient violentés dès qu’ils sont reconnus comme tels, n’interpelle nullement ce ‘’grand esprit’’. Pour lui l’antisémitisme s’est arrêté à la Shoah.

C’est probablement pour cette raison que nul ne se souvient de sa présence lors de la manifestation de 2002, organisée par le Crif et ayant pour thème « Contre l’antisémitisme et pour l’amitié avec Israël ».

Les dernières réponses de ce triste sire dénoncent un complot américano-sioniste voulant attribuer le caractère antisémite à la France pour faire immigrer la communauté juive française en Israël.

Si ce ‘’complot’’ aurait réussi, Jacques Attali aurait-il changé d’opinion et finir par affirmer qu’Israël EST partie intégrante du peuple juif ?

Rien n’est moins sûr. Car cela compromettrait ses nombreuses invitations à discourir dans les médias ainsi que la promotion de ses bouquins. Et entre deux maux, il faut bien choisir.

mardi 10 mars 2009

Des paroles disproportionnées

C’est largement à se demander si la raison, la logique et le bon sens ont déserté le monde occidental tant l’incompréhension des dires et des faits des hommes politiques sur le conflit proche-oriental nous saisit. Le Ministre des Affaires étrangères françaises, Bernard Kouchner, a accordé une interview à l’inénarrable et ‘’grand spécialiste’’ Renaud Girard -collaborateur du Figaro- qui interpelle tout intellect convenablement constitué dès les questions posées.

« La France a été précurseur sur la Syrie. Pourquoi ne le seriez-vous pas en parlant avec le Hamas, qui, après tout, a gagné les seules élections libres jamais organisées en Palestine ? »

Il suffit donc, pour le journaliste, de participer à des élections démocratiques pour devenir fréquentable. Sans se recentrer sur d’autres ‘’élus démocratiques ‘’ et sur les catastrophes planétaires qu’ils ont déclenché par la suite, on est interloqué par la mise à l’écart systématique de toutes réflexions sur les crimes contre l’humanité, reconnus par tous, commis par cette organisation dans l’objectif de détruire un état souverain.

Bien qu’appelant du pied à la « constitution d’un gouvernement représentatif de tous les Palestiniens », Bernard Kouchner ne s’est pas laisser aller au delà des limites que la bienséance impose encore sur le sujet : « Dès lors que le Hamas formera un gouvernement avec le Fatah et respectera les principes du processus de paix, nous n'au¬rons plus de problème pour parler avec lui ». Tout comme Israël.

Mais faut-il être forcément ministre pour s’apercevoir que le Hamas n’est pas au seuil d’une reconnaissance explicite de l’état juif, des traités déjà signés et de la fin des violences à son égard ?

Evidemment que non !

Une autre question, tout comme sa réponse, laissent pantois l’honnête quidam en quête d’informations sur la politique étrangère de la France, défenderesse (paraît-il) des valeurs universelles.

« Fin décembre, la ministre des Affaires étrangères israélienne Tzipi Livni a été reçue à l'Élysée. Le président Sarkozy lui a recommandé la modération sur l'affaire de Gaza. Y a-t-il une fatalité à ce qu'Israël n'écoute jamais les conseils de la France ? ».

Un état, garant de la sécurité de ses citoyens peut il être « modéré » lorsqu’il reçoit sur son territoire près de quatre vingt missiles par jour et une déclaration de guerre en bonne et due forme de la part du Hamas, organisation ‘’élue démocratiquement ’’ ? Là encore non !

Par ailleurs, lorsque l’on sait les précautions prisent par l’armée israélienne lors de l’opération « plomb durci » on se demande légitimement où peut encore se nicher la ‘’modération’’ souhaitée par le président français !

Si pour le Ministre, « La suite a montré que l'offensive militaire israélienne à Gaza a été contre-productive et n'a rien réglé » l’observateur moyen comprendra lui, alors, que la ‘’fatalité’’ soulevée par l’intervieweur se poursuive entre Israël et la France un certain temps encore.

D’autant plus lorsqu’on lit la suite.

Q : « En poursuivant son processus de colonisation en Cisjordanie occupée, Israël ne rend-il pas impossible la constitution future d'un État palestinien viable ? ».

R : « Sans aucun doute. (…) Il n'y aura pas de paix possible tant que les colonies essaimeront ».

Quelle logique permet d’affirmer qu’une ‘’colonisation’’ israélienne empêche la constitution d’un futur état ‘’palestinien’’ ? Combien de pays ont trouvé leur indépendance bien après des siècles d’impérialisme français, anglais, espagnol, portugais et autre hollandais ?

C’est oublier aussi qu’Israël, au nom de la paix avec l’Egypte, détruisit Yamit dans le Sinaï, mais aussi toutes les implantations de la bande de Gaza dans l’espoir de voir ce territoire devenir prospère entre les mains des ‘’Palestiniens’’.

C’est oublier encore qu’Israël se retirera seulement des territoires lorsque la Paix, exigée par tout processus, sera assurée définitivement par ses voisins immédiats. Et omettre cette condition première ne permet pas, selon tout bon sens, de devenir ministre dans une démocratie. Ce qui est pourtant le cas en France, mais aussi en Europe. Ce qui laisse deviner l’état lamentable mental de cette région du monde.

Mais le pompon de l’interview reste à venir :

Q : « L'histoire de la dernière décennie à Gaza se résume à des bombes financées par les Américains détruisant des installations publiques palestiniennes financées par les Européens. N'est-il pas temps d'arrêter ce cycle ? »

R : « C'est la guerre qu'il faut arrêter. (…) Mais l'urgence aujourd'hui, c'est la levée du blocus de Gaza et des barrages militaires israéliens en Cisjordanie ».

Là encore, toute réflexion a disparu. Outre que l’intellect non encore lobotomisé peut se demander qui finance les missiles provoquant les dégâts dans les villes israéliennes aux abords de la bande de Gaza -seule cause des représailles israéliennes- l’interrogation quant à l’urgence de la levée du blocus et des check-points reste posée. Sauf, évidemment, à refuser de prendre en compte la sécurité essentielle des israéliens pourtant affirmée haut et fort par le gouvernement français.

Mais qui le croit encore ? N’a-t-il pas assuré de contribuer à l’arrêt de la contrebande d’armes vers Gaza ? Paroles assurément excessives en vue des pauvres moyens français.

Comme on le voit, la pensée politique française oublie volontairement, lorsqu’il s’agit du conflit proche-oriental, toute logique, raison et bon sens. Les pays n’ayant que des intérêts et pas d’amis on n’est guère étonné de voir les alliés naturels de la France humiliés, voire combattus par cette dernière.

Son gain immédiat est le calme de ses banlieues, mais aussi le pétrole et les pétrodollars des pays musulmans. Que pèse donc le peuple israélien face à ces soucis qui s’amoncellent sur les bureaux des décideurs français, mais aussi européens ?

mardi 3 mars 2009

Notre ex-‘’amie’’ du PCF

Ce que n’aime pas particulièrement le Parti communiste français, comme tous les partis frères d’ailleurs, est d’être rapproché idéologiquement aux autres extrêmes. Tel le brun, évidemment, mais aussi le vert de l’islamisme.

Richard Prasquier, président du Crif, avait dans des propos tenus sur Radio France Internationale « assimilé la position du Parti communiste français à celle des groupes islamistes radicaux voir à celle du terrorisme international ».

N’appréciant point cet amalgame, et reconnaissant de ce fait la barbarie de l’idéologie des groupes islamistes radicaux, Marie-Georges buffet -Secrétaire Nationale du PCF- adressa une lettre au Président du Crif lui précisant que cela n’est pas acceptable « (…) en regard des rapports entre nos deux organisations marquées jusqu’à présent par le débat, la confrontation mais la reconnaissance de la parole réellement portée de part et d’autre ». Mais aussi en regard de l’histoire du parti et des « combats menés par les communistes français tout au long de leur histoire (…), de la mémoire de ces résistants juifs et communistes ou l’inverse, (…et) pour tous les justes qui sont dans nos rangs ».

S’il est vrai qu’entre la communauté juive et le parti rouge le débat et la confrontation ne sont pas des vains mots depuis longtemps, pour ce qui est de l’histoire, la Secrétaire du parti aurait pu, par souci d’honnêteté, rappeler aussi le pacte de non agression daté du 23 août 1939 signé entre le Parti National-socialiste du Führer et l’URSS soutenu alors par le Parti Communiste Français.

Détail honteux et qui ferait tâche aujourd’hui dans une lettre adressée au Président d’une association de la communauté juive.

Détail oublié intentionnellement et lui permettant de se prévaloir de la mémoire des résistants à la barbarie nazie et de celles des justes parmi les hommes mettant en péril alors leurs vies pour sauver des individus parce que JUIFS.

Détail effacé qui permet de positionner cyniquement le parti dans le camp des démocrates.

Il en va pourtant tout autrement aujourd’hui au PCF. Il ne peut se justifier de résistants à l’islamisme, véritable pendant du fascisme. Et encore moins de justes prêts à se sacrifier pour combattre l’antisémitisme renaissant en France par la grâce des ‘’jeunes’’, véritables soutiens des « groupes islamistes radicaux » dénoncés.

De nos jours, bien au contraire, ce parti manifeste auprès de ces ‘’jeunes’’ dans les rues de France contre -dixit Marie Georges Buffet- « (…) les colonisations, les annexions, le mur » et pour « (…) un Etat Palestinien libre, viable sur les frontières de 1967, indépendant au coté d’un Etat Israélien, vivant en sécurité ».

Un bla-bla rituel justifiant l’antisionisme.

Et tant pis si les manifestants côtoyant ceux du PCF hurlent « mort aux Juifs » ; brûlent des drapeaux israéliens ; manifestent avec des maquettes de missiles sur l’épaule ; brandissent des pancartes assimilant les Sionistes, donc les Juifs israéliens, à des SS ; jumellent la croix gammée et l’étoile de David ou comparent les Israéliens aux nazis d’hier !!!

Des abus qui caricaturent l’objet même des manifestations sensées rechercher une « paix juste et durable ».

Toutes choses cependant vues et entendues par Marie-Georges Buffet lors de sa participation aux manifestations ( photos ) et jamais dénoncées du haut de la tribune de son parti, ‘’riche’’ -dit-elle- d’une histoire du passé.

On a entendu, lors d’un dîner annuel passé du Crif, Roger Cukierman -ancien président de l’association- dénoncer la collusion entre les mouvements politiques brun-vert-rouge. Lors de son dernier dîner annuel, le Crif n’a pas invité, pour la première fois, la Secrétaire Nationale du Parti Communiste Français rejoignant, de ce fait, la liste peu enviable des exclus comprenant le Front National et la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Si cela a pris un certain temps aux responsables du Crif pour reconnaître que le PCF combat Israël au non d’une certaine palestinophilie frôlant l’antisionisme primaire, il faut espérer que le temps n’effacera pas cette décision salutaire pour la défense du Sionisme qui n’est autre que le droit à l’autodétermination du peuple juif sur une partie de sa terre ancestrale.