vendredi 20 octobre 2006

La Justice perdue

Peut on assurer, sans rougir, que la Justice française s’écrit encore avec un J majuscule, tel l’emblème de son honneur et de l’équité due aux valeurs universelles ? Valeurs qui ont fait, un temps, la France et qui sont, sans aucun doute, la base des droits des hommes, mais aussi des peuples à vivre dans la dignité et dans l’égalité devant la loi.

Sans rougir, en effet, il est possible, aujourd’hui, d’affirmer que cette ‘’justice’’ (sans majuscule) adhère, consciemment ou non, à une idéologie rouge nauséeuse qui, sous couvert de garantir le droit des individus, bafoue allégrement ceux qui ne collent pas à la politique patiemment établie et dépassent la ligne, rouge bien sûr, séparant le ‘’bien’’ du ‘’mal’’.

Pour mémoire, et pour l’exemple, il nous faut nous rappeler la vingtaine de procès intentés contre Dieudonné pour antisémitisme, et que cette ‘’justice’’ a innocenté, procès après procès, sans aucune hésitation. L’oubli où sombre, petit à petit, ce triste ‘’humoriste’’ -à l’exception notable de celui des extrêmes brun vert rouge- n’est il pas un désaveu public, un ras le bol du peuple français envers ces magistrats dont on peut, aisément, à la lecture des verdicts rendus, sentir leur sympathies politiques ?

Le 19 octobre, un jugement inique est venu renforcé l’impression que cette ‘’justice’’ se perd un peu plus chaque jour.

Ainsi, « L'image choc de l'Intifada n'est pas un montage, dit la justice ». Dixit le compte-rendu de l’agence Reuters sur le verdict du tribunal concernant la « mort de Mohamed Al-Dura », véritable icône de la « guerre d’Oslo » fournie gratuitement à la planète entière par les services de France 2 à Jérusalem.

« Provenant d'une source unique, une agence de presse israélienne, qui a formulé une telle accusation tardivement (près de deux ans après la diffusion du reportage), reposant essentiellement sur des extrapolations et des amalgames, (la thèse) se nourrit d'affirmations péremptoires ». Le verdict souligne, entre autre, « qu'aucune autorité israélienne, ni l'armée, pourtant concernée au premier chef, ni la justice, n'ont jamais accordé le moindre crédit à ces affirmations ».

Le tribunal a t-il, auparavant, vérifié ses dires, et engagé une enquête internationale afin de vérifier si la seule agence de presse affirmant, tardivement, le ‘’montage’’ n’est pas dans la vérité ? S’est il adressé directement, ou par l’entremise de sa hiérarchie, aux autorités israéliennes afin de vérifier si l’armée et/ou la Justice (avec un J majuscule) ou tout autre corps institutionnels de l’état d’Israël se sont intéressés, de près ou de loin, à ce qui s’est transformé, au fil du temps, en une étoile jaune portée par tout israélien, voire également par tout juif ?

A constater le laps de temps réduit entre l’audience et le jugement -un peu plus d’un mois- il est loisible d’assurer que la réponse est un NON flagrant et retentissant.

Quick, donc de cette décision de ‘’justice’’ ?

« Le prévenu, en reprenant à son compte sans distance ni analyse critique de ses propres sources, la thèse d'une mise en scène à des fins de propagande (...) a manqué à l'exigence de sérieux attendu d'un professionnel de l'information », affirme le jugement rendu.

Le tribunal en reprenant à son compte, sans distance ni analyse critique, la version de France 2 et de son envoyé permanent en Israël, Charles Enderlin, a manqué à l’exigence de sérieux attendu de la part d’une Justice assumant pleinement et uniquement sa charge.

On comprend mieux, dorénavant, les raisons qui font perdre, lentement mais sûrement, le J majuscule à ce corps si essentiel à une véritable démocratie.

Mais la France est elle, encore, une démocratie digne de ce nom ?

Aucun commentaire: