mercredi 5 mars 2003

Un Gilles Paris honnête, cela est il possible ?

Le titre de cet article, pastiche de celui écrit dans le quotidien Le Monde - "Un État palestinien est il encore possible"? (1), installe la controverse sur la probité des envoyés permanents en Israël.

Que M. Gilles Paris - connaissant sur le bout des doigts les tenants et aboutissants de ce conflit - possède son appréciation et conduit son analyse vers une condamnation méthodique du gouvernement Sharon, ne choque que les lecteurs qui ne connaissent pas l'anti-israélisme du journal qui l'emploie.

Que ce gâte-papier décide de travestir la réalité, afin d'étaler sur la longueur d'un article l'animosité qu'il porte au Premier Ministre Israélien et à travers sa personne à son peuple, doit choquer tous les lecteurs insatiable de réalités vérifiées.

Après avoir moqué "la compatibilité de vision" d'Ariel Sharon avec le programme du Président américain - énoncé dans son discours du 24 Juin 2002 concernant la création de la Palestine -, et le peu d'espoir de voir une Knesset "la plus à droite jamais élue" s'y résoudre, l'auteur développe une analyse à démoraliser toute paix.

Presque tout y est dit sur les accords d'Oslo désavantageant le coté palestinien - avec le peu de droits accordés et son "impossible continuité territoriale entre les deux pièces disjointes, Gaza et la Cisjordanie" - et sur la "pérennisation de l'occupation", politique qui " sous tous les gouvernements (israéliens) ne s'est jamais infléchi ".

D'où une citation de chiffres et de pourcentages expliquant l'esprit colonial d'Israël et la nécessaire condamnation pour tout droit de '' l'hommiste'' digne de ce nom.

Le bûcher est érigé, il ne reste plus qu'à frotter l'allumette. Sauf que les accusés, pour une justice morale, ne seraient pas les dirigeants Israéliens mais Palestiniens.

Quid, dans l'écrit de Gilles Paris, du refus de Yasser ARAFAT des propositions de Camp DAVID complémentées par celles de TABA et acceptées par Ehud BARAK ??? Aucuns rappels.

Excepté en fin de page quand en conclusion, il se penche sur l'avenir compromis de la Palestine et sur "les pistes prometteuses esquissées à Camp David et à Taba [... qui deviendront] tout simplement caducs" si "le temps [...] se gâche" ; pistes qui prévoyaient, rappelons le, le démantèlement de la plupart des implantations.

Il reconnaît donc implicitement la valeur des offres du Premier Ministre de l'époque, Ehud Barak, qui auraient permis, une région en paix avec deux états distincts, et accessoirement l'installation de la preuve que les israéliens ne sont pas des colonisateurs.

Que ne le dit il clairement ???

Il est établi, depuis le début de la guerre armée des Palestiniens, que pour la ligne éditoriale du quotidien Le Monde, il s'agit d'une guerre coloniale. (Dixit Edwy Plenel dans le film Décryptage de Jacques Tarnero et Philippe Bensoussan).

Ce qui permet à ses journalistes, toutes dérives et interprétations volontairement erronées, et d'éviter le débat sur la responsabilité de Yasser Arafat.

Au-delà de cet énième chronique à la manière d'un feuilleton anti-israélien égyptien, la question se pose de l'honnêteté intellectuelle des journalistes et du droit des lecteurs payeurs à l'information factuelle.

Que peut penser le jeune musulman des banlieues, proche de coeur des Palestiniens et élevé aux reportages tronqués de l'Intifada armée ?

Le ministre de l'éducation Luc FERRY et son ministre délégué Xavier Darcos, ont annoncé un programme scolaire afin d'éliminer le danger de l'antisémitisme, et développer une paix sociale.

Il est temps de lui demander quels seront les moyens employés pour interrompre la courbe ascendante de la haine dans les médias, ONG, partis politique et manifestations où les calicots haineux fleurissent sans peurs de condamnations.

Il est temps pour la France de sortir de cette pensée unique, qui frise l'hystérie, et si l'on y prend garde, une belligérance entre les communautés.

(1) Lien de l'article: http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3232--311415-,00.html

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