mercredi 12 mars 2003

De quel droit parlons-nous ?

Depuis près de six mois, un dilemme planétaire oppose les citoyens du monde entre eux.

Peut-on s’octroyer le droit d’ingérence politique, et choisir selon la volonté du plus fort les bons gouvernants?

Vaste question et ample chantier d’application le cas échéant.

Aux simples desseins des états - qu’ils soient l’agrandissement de leur territoire, la convoitise des richesses du pays voisin, l’antisémitisme, les croisades, l’hégémonisme ou encore l’impérialisme - le simple bon sens de la logique du citoyen imposerait à cette question un non définitif.

Quelles sont donc les éventualités restantes, qui déterminerait - à la lueur des droits de l’homme - ce permis d’ingérence appliqué sans résolution de l’ONU à l‘ancienne Yougoslavie?

Exclusivement une souffrance d’un peuple causée par la politique de son propre gouvernement ou étranger.

Qu’en est il du cas de l’Irak?

Dictature ensanglantée par des millions de morts, dotée de dispositions à l’appétence des richesses iraniennes et koweïtiennes et à l’antisémitisme envers Israël.

Suffisant selon l’analyse pour déclencher ce fameux droit d’ingérence? Et bien non !

Jacques Chirac, Gerhard Shroëder, Vladimir Poutine et consorts, s’opposent à la chute du régime irakien.

Les millions d’assassinés, sur ordre de Saddam Hussein, ne légitimeront pas la décision de l’amélioration du sort de la région.

Les USA n’auront pas l’accord du conseil de l’ONU, et devront être dans l’illégalité internationale en cas de guerre.

Convenez du grotesque d’apercevoir le garant de la liberté de l’individu et de la démocratie à travers le monde dans le rôle de l'accusé !!!

Le 15 Février 2003, des millions de citoyens dans le monde ont exprimé, indirectement et pour leur confort égoïste, leur désir de voir le tyran Irakien continuer sa route, ayant comme résultante le prolongement du sort malheureux de son peuple.

Leurs élus n’ont eu de cesse d’émouvoir les foules, à travers leurs médias nationaux, par l’hégémonisme et l’impérialisme US, aidés par des sondages affirmant, grâce à leur science, que Bush est le danger mondial à venir.

Comment expliquer la jointure de la majeure partie des partis politiques, toutes tendances confondues, contre la bannière étoilée? Est ce de la haine ou de la peur, voire les deux?

Ne faut il pas au contraire se réjouir qu’une démocratie soit prête, au nom de l’Organisation des Nations Unies, à développer les valeurs du monde occidental?

Il semble que cette volonté gêne les censeurs de l’ordre et du commerce établis.

Je ne sais pas pour vous, mais la peur me vient, quand je constate que la Syrie siège au sein du Conseil de Sécurité, que la Libye préside la Commission des Droits de l’Homme, et que les démocraties - agressées par le terrorisme - cèdent peu à peu à la tentation sécuritaire et bafouent les droits de l’homme et non ceux des despotes.

Transposée au cas de la Corée du Nord, cette lutte fratricide ne présage rien de bon pour les temps à venir.

A moins qu’un Georges W. Bush miséricordieux - ou ses successeurs - à l’instar de son prédécesseur J.F.Kennedy lors de la crise de Cuba, risque à nouveau le sort de ses concitoyens pour défendre ces pacifistes.

Rien n’est moins sûr.

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